Pitié, dis-moi que ceci n'est qu'un pur cauchemar et que je vais me réveiller et que tu seras toujours près de moi...Penny Wendy Carshaw. J'ai toujours préféré que l'on m'appelle Wendy que Penny. J'ai été adopté à l'âge de trois ans par une famille très gentille mais pas forcément à mon goût. J'étais la seule brune de la fratrie et évidemment je ne passais pas inaperçu. Demi-frère et demi-sœur blonds, parents blonds, grands-parents blonds. Un détail insignifiant mais qui pourtant me faisait souffrir. Une fois, j'avais cinq ans et j'avais pris de la peinture jaune et j'avais peint mes cheveux. Ma mère adoptive à hurler en me voyant dans ma chambre, de la peinture renversée sur la moquette et avec mes cheveux colorés.
« DEVAAANNN » C'était toujours ainsi qu'elle réagissait quand un de ses enfants faisait une bêtise. Son mari c'était lui le plus sévère et j'avouais qu'il me faisait réellement peur. De ma famille biologique je ne savais rien, à part que c'était une famille très nombreuse et que j'étais la dernière et qu'ils ont préféré m'abandonner en vue d'un manque de moyens. Je ne les ai jamais vu et je regrette profondément. Mon père adoptif c'était le genre de tyran pervers, je recevais des coups et bien pire... Je tremblais de tout mon corps dès que ma mère l'appelait quand j'avais fait une bêtise. Je ne savais pas encore que ça allait être bien pire quand j'allais atteindre la puberté...
Je le déteste encore aujourd'hui. Je l'observais tremblante contre le mur de ma chambre légèrement dévêtue. Mon père adoptif souriait, comme très fier de lui.
« Et n'oublie pas, ça reste entre nous. » Déjà un an que ça durait. Dès que la puberté était apparue il avait changé de regard vis-à-vis de moi. Il abusait de moi et je ne comprenais pas. Je savais juste que c'était quelque chose de mal, quelque chose d'insupportable. Son sourire pervers et ses yeux de fous me faisait de plus en plus peur. Tout ce que je souhaitais c'était de partir loin d'ici dans un monde où il n'existait pas. Pendant trois semaines j'ai refusé de manger ou du moins je mangeais en petites portions, ma meilleure amie trouvait mon comportement étrange, moi qui d'habitude était terriblement gourmande je refusais même un morceau de chocolat. Un jour elle m'a pris à part pour demander ce que j'avais, j'ai sourit en répondant rien. Deux jours plus tard j'ai été hospitalisé pour un malaise et en trois semaines j'avais perdu beaucoup de poids... Anorexie mentale. C'était quoi? Les médecins ont demandé à mes parents si je n'avais pas subit un choc psychologique. Mon père a répondu:
« Mais non, elle va très bien! » Quand le médecin et ma mère sont sortis, il s'est approché de moi et m'a déclaré:
« Si tu dis quoique ce soit je te tue. » A cet instant précis je me suis dis: mourir doit être sacrément une belle aventure... C'est ma meilleure amie qui a découvert, un jour à l'hôpital j'ai craqué lui avouant tout. Elle a été répété à ses parents mes propos, je ne lui en ai pas voulu. Une assistante sociale m'a enlevé de ma famille adoptive et j'ai suivi un psychologue pendant trois ans avant de me ressentir capable à aimer quelqu'un.
« Moi, Jeremiah Evan Carshaw, je te prends toi, Penny Wendy Everglow comme légitime épouse et je te promets de te chérir et de te soutenir dans le meilleur et dans le pire. » Jeremiah. C'était lui qui avait fait battre mon cœur de lycéenne quand j'avais dix-huit ans. On ne s'est jamais quitté. J'ai appris à aimer surtout avec lui. Ses yeux en amande de couleur vert, sa bouche que j'aimais embrasser. C'était lui mon âme soeur je le savais. Ma meilleure amie, Lily était tellement jolie en demoiselle d'honneur et je ne pouvais pas rêver mieux en mariage. Mes beaux-parents m'avaient acceptés tout comme le meilleur ami de Jeremiah, Nathaniel qui était comme un frère pour mon futur époux. Ce jour-là était magique et je m'en souviens de chacun des détails. On a été marié pendant quatre ans. Quatre ans de pur bonheur. Lors de notre troisième année de mariage il m'avait fait par l'envie de fonder une famille.
« Quand j'aurais fini mes études. » Avais-je dis en souriant. Il était déjà policier et moi je finissais mes études pour devenir enseignante. J'aimais ce devoir d'apprendre aux autres ce que je savais. Jeremiah et moi on était destiné, destiné à passer toute notre vie ensemble. Le destin en a voulu autrement. Un soir je m'inquiétais de ne pas voir Jeremiah passé le seuil de la porte et Nate me donna un coup de fil, c'était son collègue et son meilleur ami.
« Wendy, je suis désolé... » « De quoi? Parce que tu es au bar avec Jeremiah? » Il sanglotait au téléphone et je sentais mon estomac se tordre de douleur, je commençais à trembler.
« Qu'est... Qu'est ce qui se passe Nate? » « Je suis désolé... Jeremiah... Il est mort. »Mort. Mon âme soeur ne reviendrait jamais. J'avais lâché le téléphone avant de hurler et de pleurer. Jamais il ne reviendrait, jamais il ne rirait à mes blagues stupides et jamais je pourrais sentir de nouveau son odeur. L'enterrement se passait sans encombre, je regardais le cercueil comme un zombie. On m'avait empêché de voir le corps, trop abimé parait-il. Nate m'avait dit que Jeremiah avait eu un violent accident de voiture en poursuivant un criminel. Je haïssais celui qui m'avait enlevé mon époux. Chez moi, malgré les amis et la famille qui étaient présents pour rendre un dernier hommage je passais tel un fantôme dans les pièces. Lily arriva avec un morceau de gâteau en me le tendant.
« Il faut que tu manges. » « Je n'ai pas faim. » A quoi bon? Je pleurais tout le temps, mes sanglots pesaient sur mon estomac et je ne voulais en aucun cas vivre sans lui. Pendant près d'un an je me suis renfermée sur moi-même, j'allais à mes cours et j'ai quand même eu mon examen pour enseigner, Jeremiah le saurait jamais... Jamais on aurait des enfants ensemble comme je lui avais promis. Un soir, restant devant la télévision en pyjama avec un pot de glace, Nate était entré dans l'appartement. Il avait toujours eu un double de la clé et il alluma la lumière.
« Faut que tu sortes de là Wendy. Ce n'est pas bon de ruminer. » « C'est facile à dire. Toi tu as une jolie petite amie qui t'attends tout les soirs. » « On a rompu. » « Oh. » Wendy fit une grimace avant de lui tendre son pot de glace.
« Glace caramel? » Elle fit un léger sourire en le regardant. Elle promit ce soir là de ne jamais tomber amoureuse, et pourtant elle ressentit ce sentiment de nouveau...
« Bonjour à tous, je m'appelle Mademoiselle Carshaw et je serais votre professeur de mathématiques pour cette année. » Voilà comment ça à commencer. J'ai gardé le nom de Jeremiah pour qu'il reste vivant malgré sa mort. Je ne savais pas encore qu'un de mes élèves allaient me faire un effet pareil. Son prénom? Adrièl. Au début j'étais seulement son professeur, sauf que rapidement une alchimie c'est mis entre nous. Je n'arrivais plus à faire un cours sans l'observer du coin de l'œil. Ça a commencé ainsi et après on a commencé à coucher ensemble. Mal. C'était vraiment mal, je pouvais perdre mon job mais je m'en moquais car enfin pour une fois j'avais l'impression de me sentir bien depuis le décès de mon époux. Une fois on a failli se faire surprendre, salle de mathématiques, quinze heures de l'après-midi. On s'embrassait passionnément contre le tableau et il avait passé ses mains sous mon chemisier quand on entendait la porte s'ouvrir.
« Merde. » J'avais murmuré avant de le repousser d'un coup, il manqua de tomber mais on était sauvé. C'était ma meilleure amie qui travaillait aussi dans le lycée.
« Oh. Je te dérange? » « Non, non. Je lui expliquais quelque chose qu'il n'avait pas compris. » « Je peux repasser il n'y pas de soucis. Juste que Nate voudrait qu'on aille le voir ce soir. » « C'est bon je viendrais. » Elle m'avait sourit avant de repartir. C'était moins une, même Lily ne savait pas que je couchais avec un de mes élèves. Justement celui-ci ne se fit pas prier pour savoir qu'il n'est pas content de cette idée.
« Je croyais qu'on devait se voir chez toi ce soir? » « C'est annulé comme t'as pu le constater. Va en cours maintenant tu vas être en retard. » Pas d'amour... Ou du moins, je ne disais rien de ce que je ressentais. C'était mon élève! Il avait dix-neuf ans je ne pouvais pas le priver de sa vie de jeune adulte.
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