| | Will you make a plan to love me? (Sinead) | |
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Esras Conroy
Messages : 47 Date d'inscription : 03/09/2010 Crédits : archiburning. Pseudo/Prénom : brains.
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| Sujet: Will you make a plan to love me? (Sinead) Lun 6 Sep - 23:48 | |
| Je n’aime pas tellement la manière dont ce gosse me regarde. La tête à demi-penchée, des cernes violettes sous les yeux, tout ça accompagné d’un mouvement compulsif de la jambe droite qui le pousse contre toute vraisemblance à secouer ses membres inférieurs à une vitesse presque indécente. Je l’observe également, mais d’une manière plus discrète, la moitié de mon visage dissimulée derrière un livre que je viens de commencer. Je plisse les paupières, ne résistant pas à la tentation de savoir lequel de nous deux s’avouera vaincu le premier. Je n’ai pas peur, ma patience n’a aucune limite. M’imaginer des compétitions absurdes reste le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas mourir d’ennui lorsque c’est mon tour de surveiller les heures de retenues. Il arrive que je trouve un prétexte pour fuir mes responsabilités et laisser le double du travail à un collègue, mais ma conscience étant trop présente, il n’est pas rare que j’essaye de me racheter d’une manière ou d’une autre. L’adolescent me regarde toujours, imperturbable. Il semblerait qu’il me juge responsable du moment pénible qu’il vient de passer et qui commence tout juste à s’achever. J’ai bien envie de me lever et de crier « Va t’en prendre à ton prof ! », mais débuter ainsi les hostilités ne m’avancerait à rien de bien utile. Je me contente donc de le fixer encore et toujours, jusqu’à ce qu’enfin la sonnerie annonce la fin de mon calvaire, et du leur.
Il semblerait que j’ai entièrement imaginé cette animosité presque animale entre l’étudiant et moi. Je jurerais qu’il m’ait adressé un sourire au moment où nous nous sommes croisés dans le couloir en sortant. Néanmoins, je n’y ai pas répondu, me frayer un chemin à travers la cohue nécessitait toute ma concentration et il était hors de question qu’on m’ampute de ma place à la cafétéria. Non pas que j’en possède réellement une d’attitrée, mais j’aime à m’imaginer que si. Après avoir propulsés les plus faibles du troupeau à des endroits où ils n’encombreraient personne, j’attrapais un plateau et ne posait dessus qu’un morceau de pain et une bouteille d’eau. Faire la queue pour une soupe n’étant pas dans mes intentions immédiates. Je visais avec une attention particulière la table où s’était assise Sinead pour déjeuner. On ne s’était pas parlé depuis des semaines, mais rien ne m’empêchait de faire le premier pas. Je n’ai pas énormément de fierté et me voir répudier ne me procure donc aucun véritable sentiment de honte.
Je m’approche d’elle sans rien dire, et elle ne regarde pas dans ma direction. Je ne saurais même pas dire ce qu’elle fixe exactement, mais j’en profite pour poser mon plateau juste à sa droite et je m’assois ensuite, toujours muet. Je n’ai qu’une crainte. Qu’elle se lève et s’en aille. Je préfèrerais encore qu’elle hurle au scandale et me fasse coffrer pour harcèlement moral.
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| | | Sinead Duggan Admin
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| Sujet: Re: Will you make a plan to love me? (Sinead) Mar 7 Sep - 22:32 | |
| Léonie fait les cent pas dans les toilettes des professeurs, et j'imagine alors qu'elle cherche ses mots, qu'elle tente de me parler de quelque chose d'important sans pour autant me blesser. Moi, je me demande simplement ce que je fais là, plantée devant le gigantesque miroir, mais je sais que si mon amie m'a donné l'ordre de rester ainsi, je ne devrais pas la contredire. Elle ferme alors à clé, soupire profondément, et se place derrière moi, ses mains sur mes épaules.
« Je ne sais pas comment te dire ça gentiment, alors je vais être brute, mais il ne faut pas que tu te vexes d'accord? » J'acquiesce simplement en guise de réponses et alors Léonie me fait un léger sourire. « Regarde-toi Sinead. Ok, peut-être que tu es malheureuse, peut-être que tu vas sûrement divorcer, tu vas te retrouver seule au monde et l'unique compagnie que tu auras c'est ton chat obèse, mais franchement, est-ce pour autant que tu dois te laisser aller? » Je hausse les épaules, ne voyant absolument pas de quoi elle veut parler, et après tout, je n'ai pas le temps avec de telles stupidités. Alors que je commence à partir, elle me retient par le bras et me donne même une petite tape derrière la tête. Je m'apprêter à hurler au scandale, mais elle met sa main devant ma bouche. « Mais regarde, toi, bon sang ! Il te reste du dentifrice sur ta joue, tu ne t'es maquillé qu'un seul œil, tu as du rouge à lèvres sur les dents et en plus tes cernes sont si colossales qu'elles cachent la moitié de tes joues! Je te rappelle que tu es face à des élèves, et ils sont pires que des hyènes, s'ils te voient ainsi ils vont s'imaginer que tu es devenue alcoolique ou que tu es la pire des prostituées ! Quand est-ce que tu as perdu ta classe et ton élégance Sinead? Parce que ce jour-là, crois-moi, t'aurais mieux fait de te noyer dans ton bain ! »
Après son monologue, elle me sourit à nouveau telle une innocente, et me laisse un léger baiser sur la joue, alors qu'elle s'en va vers la sortie. Je ne sais pas à partir de quel moment je suis devenue une épave. Peut-être le jour où j'ai avoué à mon mari que j'avais eu une liaison et que je pouvais voir combien il était déçu, et trahi. Ou peut-être le jour où j'ai dit à Esras qu'il ne fallait plus qu'on se voit. Sûrement celui où mon mari a quitté le lit conjugal et où je me suis sentie seule. Désespérément seule, sans pouvoir dormir de la nuit, pleurant comme une adolescente. Et en me regardant dans cet immense miroir, je ne peux m'empêcher de penser que je ne suis qu'un affreux déchet tombant en ruine. Automatiquement, je pioche dans mon sac afin de me remaquiller -et surtout de cacher la misère- en me demandant comment j'ai pu atteindre ce stade.
J'ai toujours cette femme sûre d'elle, parfois trop, imbuvable et peut-être même prétentieuse, mais surtout battante et ambitieuse. Je n'ai jamais baissé les bras et j'ai toujours su voir le bon côté des choses afin de me motiver, afin d'aller plus loin. Pourtant, cette fois-ci, je n'avais pas le goût de me battre car je me voyais déjà perdante. Dans tous les cas, même dans le meilleur des cas, j'allais perdre une personne que j'aimais. Et puis je ris, je ne peux me retenir, ni le contenir, parce que je me rends compte combien je suis pathétique. Et que j'étais prête à aller faire cours avec un seul œil maquillé.
Je me recoiffe rapidement et je ressors des toilettes, souriante -parce que ce qui est le plus important est l'apparence et je n'ai pas besoin de montrer à mes élèves ainsi qu'à mes collègues que je suis à la limite de la dépression et que ma vie c'est de la merde-. Puis finalement, je me décide à sortir des toilettes afin de regagner ma table.
J'aimerais avaler tout ce qu'il y a dans mon assiette d'une rapidité incroyable jusqu'à exploser. Comme ces concours de saucisses aux Etats-Unis. Ou bien alors j'aimerais me noyer dans mon café pour m'éviter de penser, ne plus songer, cesser de cogiter, et surtout arrêter de me décourager.
Je ferme les yeux un instant afin de sortir de mes pensées, et alors que je les ouvre, je ne peux m'empêcher de crier en ayant un mouvement de recul. Il est là, à côté de moi, et il est apparu comme une hallucination. Il ne dit rien, et je ne sais comment réagir, j'aimerais fuir ou bien retourner me cacher dans les toilettes, mais je sais pertinemment que je ne pourrai faire pour le restant de ma vie, à éviter Esras dans le lycée. Alors j'entreouvre la bouche pour commencer à faire la conversation, et aucun son ne sort. Parce qu'il n'y a rien à dire, parce que j'aimerais retourner à ce temps où on se cachait dans les toilettes en riant devant cette situation adolescente. | |
| | | Esras Conroy
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| Sujet: Re: Will you make a plan to love me? (Sinead) Mar 7 Sep - 23:21 | |
| Je reste planté sur ma chaise comme un empoté et je regarde simplement ses yeux s'arrondir. Ses lèvres effectuent un mouvement presque imperceptible, comme si l'ancien réflexe qu'était celui de me raconter une banalité dès qu'elle m'apercevait avait tenté de reprendre ses droits. J'aurais aimé qu'il y parvienne, ne serais-ce que pour entendre le son de sa voix. Qu'elle ne compte pas sur moi pour baisser les bras et faire demi-tour, en tout cas pas avant qu'elle ne m'ait au moins salué. Je ne suis pas exigent, je ne demande pas qu'elle m'entoure de ses bras en me disant que mettre un terme à nos relations était une erreur. Je veux juste un mot. Ou même un regard un peu plus appuyé, à tendance sombre et sourcilleux qui me laisserait croire qu'elle aurait encore un peu de considération pour ma personne. Mais elle n'en fait rien.
Je cale mon dos contre le dossier de mon siège, souffle de manière à ce qu'elle m'entende distinctement et m'empare de ma bouteille d'eau. J'ai envie de faire le plus de bruit possible dans l'espoir de provoquer une quelconque réaction, mais je ne peux pas m'empêcher de croire qu'elle n'est pas de ces femmes qui couchent sans sentiment. Sinead n'était pas une simple distraction pour moi, et je désirais ardemment croire que je n'en avais pas été une pour elle. Je n'ignorais rien de son mariage et du respect qu'elle avait pour son conjoint, mais rien n'y faisait, les remords ne m'assaillaient pas le moins du monde.
Après m'être ébouriffé les cheveux sans réellement m'en rendre compte, comme si par là je voulais me donner du courage, je reposais ma bouteille sur la table et croisait les bras sur ma poitrine. Je n'arrivais pas à savoir à quoi elle pensait. A nous? Ou bien au prochain cours qu'elle allait donner. Pitié, fait que non. Je me demandais si à présent ses sentiments envers moi ressemblaient plutôt à de la colère ou à de l'affection. La séparation s'était mal déroulée, à vrai dire. Mais l'un d'entre nous n'avait pas eu son mot à dire et cette personne, c'était moi. Je m'étais naturellement emporté, m'étais montré désagréable tandis que j'affichais d'ordinaire un calme exemplaire. Là, tout de suite, j'aurais même apprécié qu'elle me gifle.
"Surprise" m'entendis-je prononcer avec un certain manque d'assurance dans la voix. Et quelle mouche m'avait piquée exactement? Moi qui m'étais imaginé une entrée en matière avec tact et teintée de subtilité, j'allais apparemment devoir me contenter d'un humour douteux et vaguement hors de propos.
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| | | Sinead Duggan Admin
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| Sujet: Re: Will you make a plan to love me? (Sinead) Mer 8 Sep - 13:26 | |
| Nous restons quelques minutes dans le silence, probablement nous cherchons chacun nos mots pour définir cette situation, ou simplement des mots pour faire une conversation banale entre un professeur et un surveillant. Peut-être devrais-je parler du temps, ou bien lui demander s'il peut surveiller une des mes classes afin que je finisse plus tôt. Et bien que des phrases simples se préparent dans ma tête, lorsque je tente de les sortir mot à mot de ma bouche, rien ne se passe.
A dire vrai, rien n'a jamais été prémédité entre Esras et moi. Rien n'a jamais été préparé, tout a toujours été très naturel et peut-être parfois même trop, sans réfléchir aux conséquences. Alors maintenant que je dois réfléchir à mes propos avant de parler, je me sens démunie, impuissante.
« Surprise » Finalement c'est lui qui brise la glace, et même si dans sa voix je sens la même hésitation que j'ai à parler, entendre sa voix me procure un léger plaisir, une petite douceur pour cette journée, un réconfort incroyable. Alors je souris, car je me doute que nous sommes tous les deux aussi gênés, l'un que l'autre. « Surprise ». Sa voix résonne encore dans ma tête, inévitablement, et je me rends compte qu'il n'aurait pas pu choisir meilleur mot.
Esras s'est toujours présenté comme une surprise. Tout allait bien dans mon couple, tout était parfait, et il ne me manquait rien pour être heureuse. Du moins, c'est ce que je croyais, jusqu'à ce que je rencontre Esras, derrière le bureau des surveillants, un peu à côté de la plaque, à essayer de faire fonctionner l'imprimante, en vain. Première surprise. Et c'est en partageant de nombreux moments avec lui, à rire aux éclats, jusqu'à m'en tenir le ventre, à m'emmener dans des coins que je ne connaissais pas de Galway et qui étaient pourtant magnifiques, que je me suis rendue compte que ma vie avait tout de même des pièces manquantes: j'avais soif d'aventures. Deuxième surprise. Et je n'aurais jamais cru pouvoir tomber amoureuse d'un autre homme que Braonan, et je n'aurais jamais imaginé être capable d'aimer deux hommes à la fois. Troisième surprise. Esras était tout simplement ma petite surprise vivante.
« Des surprises comme ça, j'aimerais en avoir tous les jours. » Je sais, à cet instant, que ce n'est pas moi qui ait pu sortir ces mots, c'est impossible. Sûrement la passion qui a parlé, ou bien même le désir, ou tout ce qui représente le mal dans le corps d'un Homme. J'aimerais alors à cet instant précis, me taper la tête contre la table tant je me trouve stupide, et surtout en me rendant compte combien je joue avec le feu. J'ai dit à Esras que tout était fini. Je l'évite depuis de nombreux jours. Et maintenant, j'insinue sans honte que le voir chaque jour serait un plaisir. Et je soupire, face à ma bêtise, tout en cachant ma tête dans mes mains.
« Je suis désolée. Je sais que tu ne dois rien comprendre, tu dois même sûrement penser que je suis proche de la folie. Tout est si insensé. » | |
| | | Esras Conroy
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| Sujet: Re: Will you make a plan to love me? (Sinead) Mer 8 Sep - 19:41 | |
| Finalement, je n'eus qu'une dizaine de seconde à attendre avant qu'elle ne s'adresse enfin à moi. Je m'étais imaginé une réplique cinglante, un soupir de consternation, mais les mots qui s'échappèrent de ses lèvres furent, mine de rien, plus dévastateurs encore. Mon dos s'affaissa légèrement, et mes yeux s'agrandirent, brillants sous la lumière des lampes qui pendaient du plafond. Il se reflétait sans doute dans ses derniers une certaine incompréhension. Peut-être une touche de consternation. Et alors je commençais à me demander pourquoi. Pourquoi n'avais-je pas réfléchi rien qu'une minute de plus avant de prendre place à ses côtés? Pourquoi ne l'avais-je pas laissé tranquille alors que j'avais l'occasion de m'effacer et dans le même temps, gommer tous nos problèmes? Pourquoi venait-elle de faire une telle déclaration?
A quoi bon? Analyser Sinead ne m'apporterait aucune réponse satisfaisante. J'avais compris depuis longtemps qu'il n'était pas bon de s'attendre à quoi que ce soit de précis de sa part. Elle n'envisageait aucun plan, improvisait la vie, et représentait ainsi à mes yeux une sorte d'idéal à jamais inachevé. Je n'arrivais pas à lui reprocher quoi que ce soit, et me contentait d'aimer ses défauts, ses sautes d'humeur, plus encore que ses qualités. Bien sûr, il y avait eu des jours où mon amour pour elle s'était montré capricieux, et j'avais alors rêvé d'exclusivité. Mais aujourd'hui que tout était terminé, que le moindre mot échangé avait un caractère fatal, je me rendais compte que j'étais prêt à accepter n'importe quelle condition. Même la plus déplorable.
« Des surprises comme ça, j'aimerais en avoir tous les jours. » Avait-elle dit.
Et qu'avais-je à y répondre? Je n'avais à disposition que ma sincérité et mon manque cruel de courage. Ces deux là, contre toute attente, ne faisaient pas bon ménage. J'avalais ma salive avec difficulté. J'aurais aimé qu'elle me regarde, dans l'espoir de déceler dans ses pupilles quelque chose qui m'aurait armé du cran nécessaire, quelque chose qui m'aurait poussé à me montrer entreprenant. Mais elle fixait toujours ce même endroit, loin derrière moi. Et je ne pouvais pas le voir. A peine m'étais-je remis des mes réflexions que Sinead se met à soupirer, masquant dans ce qui semble être le même geste son visage entier dans la paume de ses mains. J'ai quelques peines à comprendre ce qu'elle dit, car son élocution est dérangée par le frottement de ses lèvres contre sa peau. Je fronce les sourcils et m'approche imperceptiblement.
« Je suis désolée. Je sais que tu ne dois rien comprendre, tu dois même sûrement penser que je suis proche de la folie. Tout est si insensé. » Murmure-t-elle.
Je levais mon bras droit et m'apprêtais à le lui passer autour des épaules. Malheureusement, ma conscience m'en empêcha. Elle qui ne manifestait sa présence qu'en de rare occasion ne manquait pas de me prendre par surprise dans les situations les plus embarrassante. Ma main toujours en suspension au dessus de ses cheveux, je prenais le temps nécessaire pour la remettre à sa place sans m'adonner à des mouvements inconsidérés.
« "Tout" n'est pas insensé. Ce qui est insensé c'est que tu ais réussi à me dire que nous deux c'était terminé, que c'était du passé et que je n'avais pas à refaire surface. Tu as dis que je n'avais plus ma place dans ton existence et maintenant tu me qualifies de... de bonne surprise? »
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| | | Sinead Duggan Admin
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| Sujet: Re: Will you make a plan to love me? (Sinead) Sam 11 Sep - 20:24 | |
| Durant mon mois de plaisir avec Esras, je n'ai jamais ressenti une seule fois de la culpabilité. J'étais capable de l'aimer de tout mon être, l'embrasser fougueusement la journée dans les toilettes sales du lycée, puis finalement rentrer chez moi pour aimer un autre homme sans jamais avoir l'impression d'être coupable, de faire quelque chose de mal. Au contraire, alors que j'étais dans le pêché, ce mois a été le plus magique de toute mon existence, sans aucun doute. Un mois merveilleux, indéniablement. Suis-je un monstre? Probablement. Ou peut-être simplement égoïste. On dit que l'amour est unique, et quand on le connaît, il n'y a rien de plus beau, rien de meilleur. Pourtant, j'ai goûté à quelque chose de plus divin: aimer deux hommes à la fois. Et maintenant que j'y pense, maintenant que je me remets en question, je sais que c'est mal, et je me ferais presque peur à vouloir impérativement retourner à ce moment. Cet instant où j'aimais sans limites Esras et Braonan. Cet instant où je savais que leur amour respectif envers moi était réciproque, et véritable.
Et lorsque sa main s'approche de moi, je sens que mon cœur chavire et que je suis à nouveau prête à abandonner toutes mes nouvelles convictions et résolutions. Qu'il la pose sur mon épaule, comme un geste amical, qu'il caresse mes cheveux comme un amoureux, qu'importe, mais qu'il me touche. Qu'il me touche pour que je puisse enfin savourer le plaisir de la chaleur de sa peau contre la mienne. Alors je tourne ma tête vers lui, et je ne peux m'empêcher de le contempler. Comme avant. Ses petites boucles rebelles qui ornent le haut de sa tête, sa barbe naissante, sa bouche harmonieuse qui me rappelle ses petits baisers acidulés, mais surtout son regard qui me ramène à contre cœur à la dure réalité. Il semble perdu, mais surtout en peine, souffrant, et je sais que tout ceci est ma faute. Que j'ai répandu dans le corps et le cœur de mes deux amoureux la colère, l'incompréhension, mais surtout la douleur.
« "Tout" n'est pas insensé. Ce qui est insensé c'est que tu ais réussi à me dire que nous deux c'était terminé, que c'était du passé et que je n'avais pas à refaire surface. Tu as dis que je n'avais plus ma place dans ton existence et maintenant tu me qualifies de... de bonne surprise? »
Je ne peux m'empêcher de sourire, encore et encore, en entendant la douceur de sa voix. A dire vrai, je réalise que le calme imperturbable d'Esras me change des cris de Braonan, et cela m'apaise. Alors j'aimerais dire au jeune homme à côté de moi, que pitié, arrêtons de parler, et vivons le moment présent comme nous avions l'habitude de faire. Envoyons-nous des baisers volés, rions aux éclats pour des idioties, aimons-nous d'un simple regard. Et pourtant, je n'ose pas, je garde tous mes désirs au plus profond de mon âme. Sûrement à cause de ma pudeur, ou bien tout simplement car je sais que la cafétéria est emplie de monde que nous connaissons, et que je ne peux pas dévoiler de tels sentiments alors que nous sommes entourés.
« Je ne sais pas, Esras, je ne sais pas. J'aimerais, tu sais, te donner une réponse claire, lucide et surtout explicite, mais je n'en ai pas. J'aimerais savoir quoi faire, quoi choisir, mais le fait est que je n'en ai aucune idée. Je suis perdue, et je me sens infiniment bête en te disant ça. J'ai l'impression d'être redevenue cette adolescente incertaine, et je suis désolée de te causer du mal. J'espère que tu sais que je regrette, et que je ne veux en aucun cas que tu souffres. » - Spoiler:
Désolée du temps de réponse. Et holy crap, en me relisant, je me rends compte que je ne peux m'empêcher de faire toujours le même type de personnages. Encore une malheureuse pitoyable, alors que je voulais que Sinead soit imbuvable, imbattable, et optimiste. Phok it !
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| | | Esras Conroy
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| Sujet: Re: Will you make a plan to love me? (Sinead) Lun 13 Sep - 16:28 | |
| Ses lèvres s'étirent, elle me sourit. Pour la première fois depuis des semaines, et malgré mes nouvelles résolutions (à savoir ignorer son existence et oublier jusqu'à son prénom) je ne peux pas m'empêcher d'y voir quelque chose d'encourageant. Mes paroles, pourtant censées mener à une discussion importante et qui me tenait à cœur, s'envolent et je me met à négliger une quelconque réponse de sa part. Ce n'est pas grave qu'elle ne sache pas quoi me dire, du moment qu'elle continue de faire attention à moi, à ma présence. Le regard des autres m'a toujours été égal. Je partais du principe qu'être paranoïaque dans ces conditions aurait été invivable, alors je prétendais être observé pour des détails. Soit, j'étais souvent le seul surveillant qui ne mangeait pas avec ses collègues. On pouvait aisément mettre ceci sur le compte de mon insociabilité. Ça me suffisait. Elle, n'osait pas. Le qu'en dira-t-on a un poids, une force, et une dimension, quoi qu'on en dise.
« Je ne sais pas, Esras, je ne sais pas. J'aimerais, tu sais, te donner une réponse claire, lucide et surtout explicite, mais je n'en ai pas. J'aimerais savoir quoi faire, quoi choisir, mais le fait est que je n'en ai aucune idée. Je suis perdue, et je me sens infiniment bête en te disant ça. J'ai l'impression d'être redevenue cette adolescente incertaine, et je suis désolée de te causer du mal. J'espère que tu sais que je regrette, et que je ne veux en aucun cas que tu souffres. »
J'entends. Je crois comprendre. Je n'en suis pas certain. Qu'a-t-elle voulu me dire, exactement? Que ses choix avaient été précipités, par un évènement ou par un autre, et qu'elle regrettait ceux-ci aujourd'hui? Ou alors m'expliquait-elle le fait que c'était ainsi, et qu'il n'y avait pas de solution à mon problème. A notre problème. Car il fallait se rendre à l'évidence, notre relation, aussi facile à vivre soit-elle, était un problème. Je me gratte l'arrière du crâne. Cette tirade me laisse perplexe. Je n'ai qu'une envie, lui demander ce qu'il advient de nous dans cette histoire. Je n'ignore rien de ses engagements, et je n'ignore pas non plus que je suis, métaphoriquement, une tâche désagréable sur le tableau immaculé de sa droiture. Qu'importe. Je ne regrette aucun des moments passés ensemble. J'ai eu raison de sa loyauté, et c'est un mal pour un bien.
« Moi je ne peux rien faire pour que les choses changent. » Avançais-je en haussant les épaules.
« Le problème c'est que tu ne sais pas prendre de décision, ou alors tu ne t'y tiens pas. Et je ne peux pas le faire pour toi. Cette fois-ci, et bien malgré moi, je ne peux pas choisir pour toi. Je ne peux même pas choisir pour moi. Alors j'attends. Je suis capable de le faire longtemps. Très longtemps. Mais pas trop quand même. »
Je désire une prise de conscience. Je désire également que mes mots la fasse réfléchir, même s'ils sont à moitié faux. Puisque je peux l'attendre le temps qu'il faut.
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